Francos du nord : là-haut, au pays des bébittes

2273

Que ce soit Cochrane, Hearst, Sault-Sainte-Marie ou Sudbury… c’est loin en (… et plein de…) bébittes !

Mais ces belles régions du nord de l’Ontario nous apportent aussi des membres du personnel et des Franco-Ontariens en or.

Près de quatre heures de route pour se rendre à North Bay, huit heures à Timmins, dix heures à Kapuskasing, 13 heures à Marathon et 16 heures à Thunder Bay, c’est un voyage que certains de nos collègues font une ou plusieurs fois par année pour retourner voir leurs familles et amis dans leur patelin.

Pour Audrey Gignac, adjointe administrative à la gestion du matériel et logistique, et Claude Bussière, infirmier autorisé en prévention des infections, ce coin de la province c’est Timmins.

« Je suis initialement arrivée dans la région en septembre 2011 pour aller à l’université et je suis restée ensuite en me trouvant un emploi », explique Audrey. « Je m’étais déjà fait à l’idée que je ne retournerais pas à Timmins dû au manque dans la variété des services et des programmes universitaires. J’ai été chanceuse, parce qu’à mi-chemin dans mes études, mes parents ont décidé de relocaliser leurs emplois ici et ma famille les a suivi. »

Originaires de la Gaspésie, les parents d’Audrey ont toujours renforcé l’importance du français et le fait que ce soit plus qu’une langue, mais bien une culture, bien qu’ils aient vécu dans un environnement majoritairement anglophone à Timmins.

Femme debout sur une balançoire
Audrey Gignac au chalet

« C’est pour ne pas perdre cette partie de qui je suis que j’ai préféré poursuivre mes études dans les deux langues, ici à Ottawa », ajoute Audrey.

Même si le froid extrême ne lui manque pas, elle s’ennuie du fait que la nature soit si proche de la ville et qu’en une courte excursion de voiture elle puisse se rendre au chalet, à une piste de motoneige ou dans un centre de ski.

Également de Timmins, Claude Bussière est arrivé dans la région de la capitale nationale en 1996 aussi pour poursuivre ses études postsecondaires en soins infirmiers. Il a ensuite choisi de rester à Montfort, l’hôpital francophone universitaire de l’Ontario, pour la langue. Bien qu’il retourne chez lui une fois par année, ce qui lui manque le plus du Nord c’est sa famille et ses amis, le chalet de ses parents ainsi que le train de vie plus relax.

Un peu plus au nord de Timmins, on peut retrouver le petit village de Val-Rita, à environ 10 km à l’ouest de Kapuskasing. Pour Brigitte Chevalier, chargée de projets, c’était son ‘chez-soi’ avant qu’elle déménage à Ottawa il y plusieurs années.

« J’ai maintenant vécu plus longtemps à Ottawa qu’à Val-Rita », dit Brigitte. « J’ai quitté le nord pour mes études universitaires. Je voulais continuer mes études avec un mélange de français et anglais; par contre je trouvais que Sudbury n’était pas assez loin, alors j’ai choisi Ottawa. »

C’est ensuite par hasard que Brigitte est tombé sur un emploi qui l’intéressait à Montfort.

« Aujourd’hui, je suis bien contente de ce hasard. »

S’il y a bien quelque chose duquel elle ne s’ennuie pas, c’est les deux saisons du Nord : l’hiver et les petites mouches noires.

Nathalie Boudreau, directrice clinique, est quant à elle originaire de Kirkland Lake, avant de déménager à Marathon et ensuite à Sault-Sainte-Marie, puis finalement dans la région en 2001 pour la francophonie et l’Université d’Ottawa.

« J’ai choisi Montfort parce que les gens sont extraordinaires avec une énergie positive. Tellement que je suis revenue travailler ici après avec quitté pendant deux ans et demi pour le RLISS », avoue-t-elle. « C’est une fierté d’être francophone et de pouvoir travailler dans les deux langues officielles du Canada. »

Photo d'un lac
Photo du lac Supérieur prise par Nathalie

La réalité du nord de l’Ontario n’est malheureusement pas la même qu’ici.

« Durant mes études secondaires, j’ai dû suivre des cours à distance pour le français, car nous n’avions pas de professeur bilingue pour offrir les cours. Nous étions six étudiants. Ceci est la réalité du nord de l’Ontario. Nous avons une richesse ici à Montfort et à Ottawa », nous rappelle-t-elle.

Si elle ne s’ennuie pas des longs voyages pour se rendre au centre commercial, les beautés naturelles comme le lac Supérieur sont encore très proches de son cœur. La famille de Nathalie demeure toujours à Marathon et elle y retourne chaque année pour les voir.

En marchant dans les corridors de l’hôpital, vous pourrez sans doute trouver des dizaines d’autres membres du personnel de Montfort qui sont également originaires du nord de l’Ontario. Merci à vous tous d’avoir choisi Montfort de si loin!


Écoutez l’entrevue de Marcelle Thibeault, directrice clinique, à Radio-Canada sur son déménagement de Kapuskasing à Ottawa.

Gabrièle est conseillère avec l'équipe des communications à Montfort depuis 2013. Quand elle n'est pas en train d'écrire pour le Journal Montfort, vous pourrez surement la retrouver sur un terrain de volleyball, dans la cuisine avec ses filles, à une réunion de famille/d'amis ou en chemin vers sa prochaine escapade.