Famille Chauhan : le don de soi, un don pour l’autre

1539

Il y a de ces rencontres qui sont profondément marquantes.
Peut-être parce qu’elles nous confrontent dans nos valeurs.
Ou parce qu’elles nous projettent dans une situation inimaginable qui nous demanderait de déployer une force de caractère que nous ne croyons pas posséder.

Cette personne que j’ai eu la chance de découvrir est Raman Chauhan, un résident d’Ottawa originaire du Kenya, qui m’a généreusement partagé son histoire d’immigration, d’intégration à la vie canadienne et du lien qui unit sa famille à celle de Montfort.

Raman Chauhan à Buffalo, au début des années 1970.

C’est en 1970 que M. Chauhan s’est envolé vers les États-Unis, à Buffalo, dans le but d’y faire ses études supérieures. À cette époque, la guerre du Vietnam faisait rage et Raman craignait d’être appelé à servir dans les forces militaires. Pour fuir cette situation, il a fait une demande d’immigration pour l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Canada. Il n’a reçu qu’une seule réponse : celle du Canada.

C’est sans famille et amis qu’il déménage à Toronto. Malgré les embuches, la chance lui souri quand un policier l’aide à retrouver son chemin pour se rendre à temps à l’entrevue qui lui a permis d’obtenir un premier emploi dans son domaine d’étude.

Il y a travaillé pendant neuf ans pour ensuite déménager à Orléans pour travailler au Conseil national de recherche du Canada.

M. Chauhan, qui habite Orléans depuis maintenant 39 ans, se compte chanceux d’avoir rencontré sur son chemin des gens généreux qui ont pris le temps de l’aider, comme ce policier. 

Marié depuis 48 ans à Kumud, ils sont les parents de deux garçons : Sanjeev et Hinesh.

Sanjeev et Hinesh Chauhan.

Tous les deux sont de fiers Canadiens qui ont habilement marié la culture de leurs parents à celle de leur pays. Ils se sont tous deux enrôlés dans les Forces armées canadiennes, une expérience profondément marquante surtout pour Sanjeev, qui a servi à quatre reprises dans les Forces.  L’armée était sa raison d’être et répondait parfaitement à ses aspirations.

Sanjeev était adjudant et membre actif des Forces canadiennes. Les missions en Afghanistan et en Irak, et son travail dans les services de renseignement, ont eu un impact négatif sur Sanjeev, et la famille l’a remarqué, mais n’a rien pu faire.

Sanjeev, dont le prénom signifie « la vie », était reconnu pour sa joie de vivre, son entrain et sa capacité de rallier tous ceux qui l’entouraient. Il était marié et père de deux enfants âgés de 13 et neuf ans.

La famille Chauhan lors d’une fête familiale.

Malgré tout cet amour et l’esprit de famille qui unit les Chauhans, Sanjeev souffrait en silence.

Sa souffrance était si grande et profonde qu’il a cru trouver sa délivrance dans la mort. Le 17 octobre 2020, Sanjeev a choisi de commettre l’irréparable, laissant derrière lui ses deux enfants, sa conjointe, son frère et sa famille, ainsi que ses parents, Raman et Kumud.

Le vide laissé par cet événement tragique, Raman a souhaité le combler en rendant hommage à son fils. C’est par un don de 50 000 $ remis à l’Hôpital Montfort que ce souhait s’est concrétisé.

Par ce geste de grande générosité, M. Chauhan veut aussi reconnaître l’excellence du travail des équipes de médecins, d’infirmières, de préposés et de bénévoles pour tous les soins que sa femme et lui ont reçus. Une plaque de reconnaissance du don remis et qui commémore la vie de son fils, Sanjeev, sera installée à l’entrée de l’aile orthopédique.

Ce Canadien d’adoption est comblé par ce que la vie lui a apporté, malgré ce deuil immense qu’il porte. Par sa contribution à Montfort, il souhaite célébrer la vie, la mémoire de Sanjeev et le rayonnement de la philanthropie de tous, y compris celle des nouveaux Canadiens.


Parler du suicide sauve de vies.

Visitez les sites suivants pour en parler et obtenir de l’aide.


The gift of oneself, a gift for the other

Some of encounters are deeply moving.
Perhaps because they confront us in our values.
Or because they project us into an unimaginable situation that would require us to deploy a strength of character that we do not believe we possess.

The person I was fortunate to discover was Raman Chauhan, an Ottawa resident originally from Kenya, who generously shared with me his story of immigration, integration into Canadian life, and his family’s connection to Montfort.

It was in 1970 that Mr. Chauhan flew to the United States to Buffalo to study for his degree. At the time, the Vietnam War was raging and Raman feared that he would be called to serve in the military. To escape this situation, he applied for immigration to Australia, New Zealand and Canada. He received only one answer: from Canada.

Without family and friends, he moved to Toronto. Despite the challenges, luck smiled on him when a police officer helped him find his way to an interview in time to get his first job in his field of study. He worked there for nine years and then moved to Orléans to work for the National Research Council. Mr. Chauhan, who has lived in Orleans for 39 years, feels fortunate to have met generous people along the way who took the time to help him, like this police officer. 

Married for 48 years to his wife Kumud, they are parents to two boys: Sanjeev and Hinesh. Both are proud Canadians who have skilfully blended their parents’ culture with the culture of their country. They joined the Canadian Armed Forces, an experience that had a profound impact on Sanjeev, who served four tours in the Forces. 

The military was his raison d’être and a perfect fit for his aspirations. Sanjeev was a Warrant Officer and an active member of the Canadian Forces. The missions in Afghanistan and Iraq, and his work in the intelligence services, had a negative impact on Sanjeev, and the family noticed, but could do nothing about it.

Sanjeev, whose first name means « life, » was known for his zest for life, his drive and his ability to rally everyone around him. He was married with two children, ages 13 and 9.

Despite of all this love and family spirit that unites the Chauhans, Sanjeev suffered in silence. His suffering was so great and deep, that he thought he needed to be delivered from it by taking his own life. On October 17, 2020, Sanjeev chose to commit the irrevocable, leaving behind his two children, his wife, his brother and his family, as well as his parents, Raman and Kumud.

The void left by this tragic event, Raman wished to fill it by paying tribute to his son. It is through a $50,000 donation to the Montfort Hospital that this wish has been fulfilled.

Through this generous donation, Mr. Chauhan also wanted to recognize the excellent work of the teams of doctors, nurses, attendants and volunteers for all the care that he and his wife received. A plaque in recognition of the donation and commemorating the life of his son, Sanjeev, will be installed at the entrance to the orthopaedic wing.

This Canadian by adoption is overwhelmed by what life has given him despite the immense grief he carries. Through his contribution to Montfort, he wishes to celebrate life, the memory of Sanjeev and the influence of philanthropy for all, including new Canadians.


Talking about suicide saves lives.

Visit the following sites to talk about it and get some help.

Yamil travaille aux communications et relations avec les donateurs à la Fondation Montfort. Issu du monde du journalisme, il aime faire des découvertes et aller à la rencontre de nouvelles personnes. Dans ses temps libres – c’est quoi ça du temps libre ?!? – vous le trouverez dans ses chaudrons ou en pleine nature en compagnie de ses deux chiens.