De l’Alberta à Montfort, sortir de sa zone de confort

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Par Nina Dambacher, étudiante graduée en sciences infirmières à la University of Alberta

Jeune femme masquée et portant des "scrubs" qui prend un selfie dans une salle de bain de Montfort avant son premier quart de travail

En repensant à mes années de secondaire, je me rends compte à quel point je ne savais rien de la profession d’infirmière, ni à quoi ressemblerait une formation en soins infirmiers.

Les quatre dernières années sont passées en un clin d’œil et il est incroyable de penser à tout ce que j’ai appris et perfectionné tout au long de mes études. Des choses qui semblaient effrayantes et insurmontables la première année sont devenues des réflexes grâce à plus de 1 300 heures de stages cliniques.

Le fait d’avoir profité des possibilités d’emploi offertes aux étudiants en soins infirmiers a également grandement contribué à me mettre à l’aise dans un environnement clinique. Travailler en tant qu’aide-soignante et en tant qu’infirmière diplômée m’a permis de prendre confiance en mes compétences et de rendre mes stages à l’école moins intimidants.

Grâce à ces expériences, j’ai su que je voulais me mettre encore plus au défi pendant mon préceptorat.

Il s’agit du dernier stage d’un étudiant en soins infirmiers dans un domaine clinique spécialisé, dont l’objectif est de le préparer à travailler en tant qu’infirmière diplômée, grâce à 350 heures de travail avec un infirmier diplômé qui travaille actuellement dans ce domaine.

Lorsque j’ai appris qu’il était possible de faire un stage en milieu rural ou à l’extérieur de la province, j’ai tout de suite été intéressée. Plus précisément, j’ai décidé de me rendre dans l’est d’Ottawa, où j’aurais l’occasion unique de faire mon dernier stage clinique dans un hôpital francophone.

Aller à l’Hôpital Montfort à Ottawa s’est avéré être une expérience extraordinaire.

J’ai été placée dans une unité de médecine cardiologique avec télémétrie. C’était un tout nouveau domaine pour moi, et j’ai adoré en apprendre davantage sur le cœur et pouvoir essayer de nouvelles compétences.

En outre, j’ai vécu pour la première fois dans un nouvel endroit, complètement seule, et j’ai pu explorer les nombreux musées et parcs d’Ottawa pendant mes jours de congé. Enfin, j’ai pu m’immerger totalement dans un environnement clinique français et dans une ville véritablement bilingue, ce qui m’a permis de prendre confiance en mes compétences linguistiques.

Nina près de la rivière des Outaouais, au couché du soleil

Dans le cadre du programme bilingue [à la University of Alberta], on souligne toujours l’importance de servir les populations vivant dans un environnement de langue officielle minoritaire, principalement par le biais de l’offre active. Cela signifie que les fournisseurs de soins qui sont bilingues ont le devoir d’offrir des services en français dès la première rencontre avec un patient, sans qu’on le leur demande.

J’avais du mal à imaginer la mise en pratique de ce concept en Alberta, car j’avais l’impression qu’il était très rare qu’un patient ne parle pas un mot d’anglais.

Je me rends compte aujourd’hui que l’important n’est pas de savoir si le patient est capable de comprendre ou de parler l’anglais, mais plutôt s’il existe une autre langue dans laquelle le patient se sent plus à l’aise.

Depuis mon retour de stage, j’ai changé ma façon d’aborder les patients et je m’assure de leur demander s’ils parlent une autre langue. Cela m’a permis de parler le portugais (ma langue maternelle) et le français avec des patients ici même à Edmonton.

Je suis incroyablement heureuse d’avoir choisi d’aller à Ottawa parce que, selon moi, une fois que j’aurai obtenu mon diplôme, je ne serai probablement jamais dans une situation où je pourrai simplement partir dans une nouvelle ville pour quelques mois. Ce que j’ai appris en soins infirmiers m’a été utile et m’a préparée avec succès à devenir une infirmière diplômée indépendante et compétente, mais aussi, l’environnement dans lequel j’ai travaillé m’a forcée à grandir à bien d’autres égards.

Pour conclure, si je devais dire une chose à d’autres étudiants, ce serait de faire des choses qui vous effraient ou qui sortent de votre zone de confort car, aussi banal que cela puisse paraître, c’est là que vous apprendrez le plus.

Recherchez des expériences qui vous permettront non seulement de progresser sur le plan académique, mais aussi sur le plan personnel. J’encourage les autres étudiants en soins infirmiers à considérer le préceptorat comme une occasion de vivre une nouvelle expérience et de profiter de la flexibilité que vous avez encore pendant que vous n’êtes pas autorisé à exercer dans un endroit spécifique.

Aussi effrayant que cela puisse paraître, vous êtes capable de plus que vous ne le pensez.


Cet article, signé par Nina, a originalement été publié en anglais sur le site web de la University of Alberta. Depuis la parution de l’article, Nina a remporté l’un des prix 2023 du Consortium national de formation en santé (CNFS). Félicitations Nina, merci pour ton engagement envers l’offre active, nous te souhaitons une très belle carrière en santé!