Code Blanc : déployez l’équipe!

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Lorsqu’on lui demande d’expliquer pourquoi un patient peut devenir violent, Paul Shean, de l’entretien ménager et membre de l’équipe-réponse aux codes blancs, répond simplement : « On ne sait pas ce que la personne a vécu. »

Paul prend ensuite une feuille de papier dans ses mains et explique :
« La personne peut s’être chicanée avec une autre. » Il plie la feuille en deux. « Elle peut être en train de se séparer. » Il plie la feuille en deux à nouveau. « Elle peut être en train de se faire moquer d’elle au travail. » Il replie la feuille. « Elle peut apprendre qu’un membre de sa famille consomme de la drogue. » Il replie la feuille. « Elle peut apprendre qu’elle n’aura plus assez d’argent pour recevoir le journal. » Il replie la feuille avec difficulté. Il retient le petit cube de papier entre ses doigts et le lâche. Le papier, plié à l’extrême, saute d’entre ses doigts. « Voilà ce qui peut arriver aux gens. Ce n’est pas le fait que la personne ne recevra plus le journal qui la fera réagir fortement. C’est une accumulation d’évènements. »

Code blanc, 3 Bravo, sud. C’est un code que l’on entend parfois à l’interphone – mais que se passe-t-il réellement lorsqu’un code blanc est appelé?

Auparavant, lorsqu’un code blanc était déclenché, il n’y avait pas d’approche en équipe. Il était donc difficile de répondre aux besoins de la personne en crise et les risques de blessures étaient élevés. Il était temps de revoir la façon de répondre aux codes blancs.

L’idée était d’instaurer des équipes, qui seraient en mesure d’assurer la sécurité du patient et calmer la situation.  « Les équipes s’entraident pour assurer une désescalade de la situation : l’équipe-réponse qui comprend les agents de sécurité et le personnel de l’entretien ménager travaille de concert avec l’équipe de l’unité de soins pour assurer une réponse efficace et sécuritaire au code blanc », explique Jocelyne Albert, conseillère principale au Programme de santé mentale et co-présidente du comité code blanc avec Benoit Desjardins . « Tous les joueurs sont importants. »

Avec ce changement vers le travail d’équipe en cas de code blanc, Paul trouve que la sécurité de tous est mieux assurée. « Le travail d’équipe est très important dans ces situations et c’est une question de confiance. Après un code blanc, on fait un débriefing pour partager nos perceptions et faire un retour sur la situation. »

Suite à la mise sur pied d’un Comité code blanc, la création des équipes et la mise en place de formations, le personnel est mieux outillé pour répondre aux besoins des patients en crise. Ils savent mieux reconnaître les situations pouvant mener à un code blanc, employer des techniques de raisonnement et établir des liens de confiance.

Cette initiative s’inscrit dans l’instauration de normes d’Agrément Canada en ce qui a trait à l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins de santé pour tous, plus précisément à prévenir et gérer la violence en milieu de travail. Ensemble, travaillons à améliorer la sécurité de tous!

Pascale est employée à temps partiel de l’équipe des communications à Montfort. Quand elle n’est pas en train d’écrire pour le Journal Montfort, elle assiste à ses cours à l’Université d’Ottawa, adore les cours de groupe au gym, peint des tableaux et explore la gastronomie végétarienne d’Ottawa – même si elle n’est pas végétarienne.